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Mike Lynch, magnat controversé britannique de la tech, disparaît dans un naufrage en Italie

Il était parfois surnommé le « Bill Gates britannique », parce qu’il était l’un des rares entrepreneurs du Royaume-Uni à avoir réussi dans les nouvelles technologies. Il avait aussi été au centre d’une longue saga judiciaire, accusé d’une complexe et large fraude comptable, avant de remporter, contre toute attente, son procès en juin. Mike Lynch n’aura pas savouré longtemps de voir son nom blanchi : lundi 19 août, il était porté disparu après que son yacht a coulé au large de la Sicile, à la suite d’une violente tornade.
Le Bayesian, un supervoilier de 56 mètres battant pavillon britannique, où se trouvait l’entrepreneur avec vingt autres personnes, dont une est morte et cinq autres sont encore portées disparues, a été pris dans une tempête vers 5 heures du matin, au large de Porticello, à 15 kilomètres à l’est de Palerme, selon un communiqué des gardes-côtes italiens.
D’après l’agence de presse nationale ANSA, M. Lynch se trouvait à bord avec d’autres citoyens britanniques et des ressortissants néo-zélandais, sri-lankais, français et irlandais. Les autorités italiennes ont confirmé, mardi 20 août, que le président de Morgan Stanley International, Jonathan Bloomer, 70 ans, également récemment nommé à la tête du conseil d’administration de l’assureur britannique Hiscox, faisait aussi partie des disparus. Certains des survivants, dont une petite fille, ont été transférés dans des hôpitaux de Palerme. Au moment du naufrage, le rivage sicilien était battu par des vents violents et des pluies diluviennes, qui se sont traduites en mer par la trombe marine ayant provoqué l’accident, faisant sombrer le Bayesian par 49 mètres de fond.
Des phénomènes climatiques de cette nature, semblables à de petites tornades, se sont montrés particulièrement fréquents au cours des derniers jours en Sicile, mais également en Italie centrale et en Sardaigne.
La vie de Mike Lynch avait basculé le 11 août 2011, quand Hewlett-Packard (HP) avait acheté pour 11,7 milliards de dollars (10,6 milliards d’euros) Autonomy, l’entreprise qu’il avait fondée quinze ans plus tôt, en 1996. Le grand groupe américain, ringardisé par la concurrence avec ses imprimantes qui fonctionnaient mal et ses ordinateurs vieillots, espérait alors se refaire une santé en pariant sur cette société qui fournissait des logiciels de gestion de bases de données énormes, ancêtres de l’intelligence artificielle.
M. Lynch, qui avait grandi dans une famille modeste, dans l’est de Londres, avant de faire de brillantes études d’ingénieur à Cambridge, devenait alors l’une des premières fortunes du pays, empochant un demi-milliard de dollars pour ses 8 % de participation dans son entreprise.
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